Comment lutter contre la désinsertion professionnelle ?

8 octobre 2024

Difficile de savoir à quel moment commence la désinsertion professionnelle. Ce qui est sûr, c’est qu’elle est multifactorielle. Avec des conséquences néfastes pour le travailleur, l’entreprise et l’emploi de manière générale. Quelles sont les causes de ce phénomène ? Comment sécuriser le plus en amont possible le parcours professionnel du salarié ? Quels sont les ressources et les dispositifs qui se mobilisent pour le maintien en emploi ? 

Les spécificités de la désinsertion professionnelle

La désinsertion professionnelle est encore peu documentée. Contrairement aux risques psychosociaux ou aux maladies professionnelles. En effet, ils bénéficient d’un meilleur éclairage grâce à un travail de prévention de longue haleine. 

Le chiffre qui revient le plus souvent est celui de l’IGAS (Inspection Générale des Affaires Sociales). En 2018, elle a estimé qu’un à deux millions de salariés étaient exposés au risque de désinsertion professionnelle. Soit 5 à 10 % d’entre eux.

Mais qui concerne-t-elle réellement ? Halte aux idées reçues. Ce processus d’éloignement de l’emploi - qu’il soit brutal ou progressif -  ne concerne pas uniquement les salariés avec une altération de leur santé ou en situation de handicap. L’obsolescence des compétences liées à l’évolution technologique, l’âge, l’environnement de travail, le désintérêt et la perte de sens sont aussi des facteurs qui entrent en ligne de compte. 

Les conséquences pour le travailleur ont un impact direct et très concret sur son avenir : précarité, chômage, isolement social etc. Pour l’entreprise, sa performance, son savoir-faire et son attractivité sont également mises à rude épreuve ! En plus de son incapacité à faire preuve d’inclusion et de diversité au sein de son organisation. 

L’action en prévention et la politique sociale de l’entreprise tournée vers  la cohésion et la solidarité peuvent remédier au processus de désinsertion professionnelle.

Des moyens adaptés pour garantir le maintien en emploi

La désinsertion professionnelle n’est pourtant pas une fatalité. Si le maintien en emploi est bien accompagné et que les outils à disposition des services de ressources humaines sont maîtrisés. 

Plusieurs cas de figures sont possibles avec des solutions en face. Lorsque la capacité du travailleur à exercer durablement son activité est immédiate (problèmes de santé, accidents du travail…) et se traduit par un arrêt de travail, la continuité du lien est primordiale. 


Elle peut se manifester officiellement par un rendez-vous de liaison à partir de 30 jours d’arrêt comme le suggère la loi du 2 août 2021. Elle peut aussi prendre une forme plus encore plus active. Avec une transmission d’informations sur les dispositifs de prévention de la désinsertion professionnelle et le début d’un accompagnement vers une évolution du poste de travail liée à  la condition physique du salarié.  Grâce à notre accompagnement au CIAMT, un temps partiel thérapeutique est envisageable ! 

L’essai encadré est une autre méthode pour garder le travailleur mobilisé tout en respectant sa convalescence. Pendant son arrêt de travail, le salarié peut venir tester la limite de ses capacités à son poste de travail pour anticiper les besoins d’aménagements à prévoir ou de formations à venir. 

Autre situation. Si le risque de désinsertion professionnelle est plus progressif, lié à l’usure professionnelle par exemple, le salarié ou l’entreprise peuvent demander un bilan de compétences pour accompagner un projet de transition professionnelle avec des cycles de formations à l’appui. Si le salarié est au cœur du dispositif du maintien en emploi, l’employeur est le premier acteur de la lutte contre la désinsertion professionnelle par sa proximité avec l’employé mais aussi par le biais de son engagement et de sa responsabilité sociale. 

Aller vers et réussir la réinsertion professionnelle

Parfois, la désinsertion professionnelle est inévitable mais pas forcément irrémédiable grâce à l’action des pouvoirs publics et des acteurs associatifs. 

France Travail a mis en place de nombreux dispositifs d’immersion professionnelle pour mobiliser les demandeurs d’emploi de longue durée comme le parcours d’Insertion par l’Activité Économique (IAE). Cela permet d’alterner périodes de travail et accompagnement individualisé dans la construction de son projet professionnel. 

Concernant les associations, elles sont nombreuses à proposer des programmes de mentorat ou d’accompagnements personnalisés vers le retour à l’emploi. 

Le CIAMT expérimente aussi avec la plateforme Sam.i. Celle-ci s’adresse aussi bien aux entreprises qu’aux travailleurs qu’elle accompagne dans leurs réinsertions dans le monde du travail grâce à des outils et des conseils pour rester actifs.