Salariés aveugles et malvoyants : garantir l’égalité des chances au travail

12 novembre 2024

Accueillir un employé déficient visuel demande de lui fournir un équipement complet et de lui proposer des solutions concrètes pour travailler dans les meilleures conditions. À quels outils faut-il penser pour aménager son poste ? Quelles sont les aides financières possibles afin de garantir l’égalité des chances au travail des travailleurs avec une déficience visuelle ? La journée nationale des aveugles et des malvoyants, le 4 octobre dernier, nous donne l’opportunité de faire le point.

Aménagement du poste de travail : entre bon sens et conformité légale 


Au-delà de respecter le principe fondamental de non-discrimination à l’embauche, l’employeur se doit d’assumer plusieurs obligations légales concernant l’accueil d’un salarié en situation de handicap.

Pour assurer son employabilité tout au long de sa carrière, des aménagements spécifiques sont incontournables. Par exemple : l’installation d’un poste de travail ergonomique, l'amélioration de l'éclairage ou encore l'utilisation de signalétiques adaptées (tactiles ou en braille) pour améliorer l’accessibilité.

Évidemment qu’il paraît complexe de réaménager tout l’espace de travail et ce n’est pas ce que la loi demande mais il s’agit d’ajuster le lieu de manière raisonnable.

Disposer de logiciels de lecture d’écran accentuant les contrastes ou de systèmes de reconnaissance vocale pour rendre l’environnement numérique accessible sont des pistes mais surtout, les personnes avec une déficience visuelle ont une certaine autonomie dans la gestion de leur handicap et pourront vous guider dans cet aménagement sur-mesure. La clé d’une insertion professionnelle réussie reste l’encadrement, le dialogue et l’empathie.

Cependant, il est normal que ces qualités requises soient soutenues par des obligations légales et une politique d’inclusion relayée dans l’entreprise afin de promouvoir l’égalité des chances à l’échelle nationale et ce dans n’importe quel type de structure.

Par ailleurs, le statut de la RQTH (Reconnaissance de la Qualité du Travailleur Handicapé) présente un confort supplémentaire pour le salarié qui bénéficie indirectement à l’employeur.

Les aides financières pour adapter les postes aux travailleurs handicapés

Tous les types de handicap peuvent faire l’objet d’une demande de RQTH qui sera délivrée par la MDPH (la Maison Départementale des Personnes Handicapées). Les démarches sont longues. Mais l’obtention de ce statut permet au salarié de bénéficier de certains avantages. Comme des subventions pour l’achat de matériel approprié ou des formations professionnelles adaptées pour le maintien dans l’emploi.

Le bénéficiaire d’une RQTH est libre d’informer ou non son employeur sur son statut. De son côté, l’employeur peut, lui aussi, demander des aides pour couvrir les frais d’aménagement. Les entreprises du secteur privé peuvent se tourner vers l’AGEFIPH et les organismes publics vers la FIPHFP.

Communiquer pour une meilleure égalité des chances au travail

L’accueil d’une personne atteinte d’une déficience visuelle demande une certaine sensibilisation de la part des équipes. Pour encourager une meilleure collaboration et identifier les besoins, il convient de connaître les défis rencontrés dans le quotidien des salariés aveugles ou malvoyants. 

Libérer la parole autour du handicap et faire preuve d’une communication proactive peut aider le salarié à se sentir en confiance, soutenu par une équipe qui aura la volonté de ne pas faire du handicap un tabou. Cet accompagnement inclusif qui favorise la diversité contribue également à créer un lien solidaire autour de la personne en situation de handicap. 

Par exemple, un référent handicap peut-être nommé pour accompagner le salarié aveugle ou malvoyant. Ainsi, il veille davantage à ce qu’il participe aux activités collectives et événements en dehors du travail, en choisissant des situations adaptées au travailleur.

Un suivi et un soutien personnalisés sont essentiels à l’épanouissement de l’employé. Parce que altérité rime avec inventivité, ce sont souvent des petites attentions qui facilitent l’insertion ! Si l’handicap ne s’oublie jamais, l’entreprise peut participer à le rendre plus supportable.