Chutes de plain-pied : les 6 questions les plus fréquentes 

Au travail, les chutes de hauteur sont redoutables : elles font donc l’objet de mesures de prévention bien réglementées. Les risques des chutes de plain-pied, bien plus fréquentes et parfois sources de blessures sérieuses, ne doivent pas pour autant être banalisés. Mais au fait, que sont exactement les chutes de plain-pied ? Sont-elles des accidents du travail ? Quelles sont les mesures de prévention des chutes de plain-pied ?
Nous répondons aux principales questions que vous vous posez.

1. Qu’est-ce qu’une chute de plain-pied ?

Commençons par la définition d’une chute de plain-pied. Lors d’une chute de plain-pied, on tombe sur une surface plane (ou avec peu de dénivelé ou de rupture de niveau), de sa propre hauteur.  Par exemple, on a glissé sur du verglas ou une flaque d’huile par terre, on a trébuché sur un objet qui traîne au sol, un tapis non fixé ou une petite marche.

Une chute de plain-pied survient ainsi souvent lors d’un déplacement à pied. Elle se distingue de la chute de hauteur qui elle, se produit depuis un niveau plus élevé (on tombe depuis une échelle sur le sol, depuis un toit sur un balcon, ou encore depuis le sol dans une excavation).

2. Une chute dans un escalier est-elle une chute de plain-pied ou de hauteur ?

Les chutes dans un escalier sont un peu particulières, puisqu’on chute de sa propre hauteur mais qu’on peut tomber sur des marches ou le sol situé plus bas.

Selon les cas, elles peuvent donc être considérées comme des chutes de plain-pied ou des chutes de hauteur. Elles sont parfois classées à part, tout simplement comme des « chutes dans un escalier ».

3. Quels sont les risques liés aux chutes de plain-pied ?

Plus de 100 000 chutes de plain-pied sont recensées chaque année ! Les chutes de plain-pied sont donc courantes, et elles concernent des travailleurs de nombreux secteurs professionnels : tout salarié peut être exposé à ce danger.
Elles peuvent provoquer des plaies, des contusions, des entorses, des « tours de reins », des fractures et divers traumatismes. Parfois responsables d’incapacités permanentes : il ne faut pas sous-estimer les risques de ces chutes !

Les chutes de plain-pied peuvent même être mortelles : sur les 95 décès dus à une chute survenus au travail en 2019, 1/3 concernait des chutes de plain-pied. 

4. Chutes de plain-pied : que dit le Code du travail ?

Selon le Code du travail, tout employeur est tenu de prendre les mesures de prévention nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé de ses salariés.

Pour cela, il doit lutter contre les risques et « adapter le travail à l’homme ».

Les chutes de plain-pied font bien partie des risques professionnels. Pour les prévenir, le Code du travail précise notamment que sur le lieu de travail, la circulation des piétons doit « se faire de manière sûre », que les locaux doivent être suffisamment éclairés et que les planchers doivent être « exempts de bosses, de trous ou de plans inclinés dangereux », « en bon état, fixes, stables et non glissants ».

5. Une chute de plain-pied peut-elle être un accident du travail ?

Une chute de plain-pied d’un salarié peut être reconnue comme accident du travail par son organisme de Sécurité sociale. Pour cela, il faut que le salarié ait été victime de cette chute sur son lieu de travail et qu’elle ait entraîné une lésion, apparue immédiatement ou de façon différée.

Parmi les accidents du travail liés à une chute pris en charge par l’Assurance Maladie, 58% sont provoqués par une chute de plain-pied.

6. Quelles mesures de prévention des chutes de plain-pied adopter en entreprise ?

Si l’employeur doit toujours veiller à la sécurité des salariés et mettre en œuvre les mesures de prévention nécessaires, les risques de chute de plain-pied ne sont pas toujours faciles à identifier. Ils peuvent être discrets et sembler anodins : une petite fuite d’eau sur le sol, un carrelage mal ajusté, un objet qui traîne dans un passage… 

La vigilance nécessaire à la réduction des risques de chutes de plain-pied est une responsabilité de l’employeur, mais elle est aussi l’affaire de tous.
Il faut veiller à ce que tous les locaux soient bien éclairés et que la circulation autour des équipements soit aisée. Les sols doivent être désencombrés et nettoyés quand ils sont souillés. Les bosses ou trous des sols doivent être corrigés, les marches solitaires bien signalées. Il est préconisé de poser un revêtement antidérapant sur les sols souvent humides ou gras. 

L’employeur doit aussi sensibiliser ses salariés sur les risques liés aux chutes de plain-pied et leur prévention au quotidien : tenir la rampe des escaliers, ne pas téléphoner en marchant, bien ranger les câbles… Il doit également leur fournir des consignes ainsi que du matériel de signalisation et de nettoyage à utiliser au cas où un risque de chute de plain-pied est identifié (flaque, trou…). 

Enfin, lorsqu’un risque de glissade sur le sol se révèle difficile à contrôler, il devrait fournir des chaussures antidérapantes à ses salariés.