Aujourd’hui, de plus en plus de cancers se soignent bien et même guérissent. Cela permet aux patients de retourner au travail quand les traitements ont pris fin ou stabilisé la maladie. Mais après une telle épreuve, peut-on retravailler « comme avant » ? Qui décide de la reprise du travail après un cancer ? Comment ça se passe ? Faisons le point.
En France, la plupart des actifs atteints d’un cancer s’arrêtent pendant leurs traitements, en moyenne 10 mois. La question du retour au travail après le cancer peut ensuite se poser et elle n’est pas toujours simple !
Certaines personnes ont hâte de reprendre leur activité professionnelle, d’autres ont encore besoin de temps pour elles. Beaucoup se demandent si leur santé leur permettra de retravailler ou si elles pourront retourner au même poste.
Ces interrogations sont à la fois d’ordre personnel, médical et professionnel. C’est pour cela qu’une bonne préparation, anticipée pendant l’arrêt de travail, se révèle cruciale. Si normalement, c’est le salarié qui décide de la reprise du travail après un cancer, la décision devra inclure le médecin traitant (ou oncologue), le médecin du travail et l’employeur.
Chacun pourra intervenir, à son niveau, pour aider le salarié à y voir plus clair dans ses possibilités et trouver une solution adaptée.
Le médecin traitant ou l’oncologue évalue médicalement l’état de santé de la personne qui se remet d’un cancer. Il connaît la maladie de son patient, les traitements qu’il a eus et leur éventuel impact sur les capacités du patient.
Par expérience, il sait qu’une fatigabilité, des douleurs ou des troubles de la concentration (appelés « brouillard mental ») peuvent persister en post-cancer.
Le médecin peut donc conseiller son patient sur le moment le plus adapté pour le retour au travail après le cancer. Si besoin, il peut lui prescrire une convalescence ou un temps partiel thérapeutique pour une reprise de l’activité professionnelle « en douceur » .
Le médecin du travail, quant à lui, fait le lien entre la personne qui va retourner au travail après le cancer, son emploi et son employeur. Il assure notamment la visite de pré-reprise, une consultation non obligatoire mais recommandée qui a lieu pendant l’arrêt de travail et qui vise à préparer la reprise du salarié dans les meilleures conditions. Cette visite peut être demandée par le salarié, le médecin traitant ou le médecin conseil de l’organisme de protection sociale.
À cette occasion, le médecin du travail fait le point avec le salarié sur son état de santé et ses motivations. Si besoin, il peut préconiser une diminution de la charge de travail, une adaptation ergonomique du poste de travail, une réorganisation des horaires, etc.
Si le salarié est d’accord, le médecin du travail peut contacter l’employeur pour réfléchir avec lui sur les possibilités d’aménagement pour faciliter le retour au travail après le cancer. Il peut aussi recommander un reclassement sur un autre poste, voire une réorientation professionnelle. Enfin, le médecin du travail peut proposer au salarié un suivi avec des consultations régulières pour l’accompagner après sa reprise.
Le médecin du travail assure également la visite obligatoire de reprise, qui a lieu le jour où le salarié retourne travailler (ou sous 8 jours). Il vérifie que le poste de travail est adapté à l’état de santé du salarié et que les préconisations discutées suite à la visite de pré-reprise ont été mises en place par l’employeur.
Le médecin du travail peut émettre un avis d’inaptitude si aucune mesure d’aménagement du poste n’est possible.
Quatre principaux dispositifs facilitent le retour à l’emploi durable du salarié :
La reprise du travail après un cancer nécessite un accompagnement adapté, et le CIAMT accompagne les salariés avec son équipe pluridisciplinaire pour faciliter leur maintien en emploi.