3 mars 2025
Saviez-vous qu’en France, les salariés passaient près de 10 heures par jour principalement assis durant les jours travaillés dont les 2/3 sur leur lieu de travail ? Ceux qui restent assis sur des périodes prolongées en dépensant très peu d’énergie ont une « posture sédentaire » particulièrement néfaste à la santé. Même si -et surtout si- certaines activités professionnelles se pratiquent typiquement assis, vous pouvez, en tant qu’employeur, agir pour lutter contre la sédentarité au travail.
La sédentarité au travail, ce n’est pas forcément du « travail assis » : certaines activités assises demandent d’utiliser fortement les bras (conducteurs d’engins, hôtesses de caisse…), ce qui permet de dépenser de l’énergie.
La position debout, même statique, mobilise aussi le corps. Les salariés qui passent beaucoup de temps assis en dépensant à peine plus d’énergie qu’au repos ont une posture sédentaire : ils sont les plus exposés aux risques de santé liés à la sédentarité.
Il s’agit principalement des salariés travaillant sur écran, mais aussi les assembleurs de précision ou les contrôleurs de machines.
Or cette sédentarité au travail augmente les risques de maladies cardiovasculaires, de diabète de type 2, d’excès de poids, de troubles musculosquelettiques (TMS) et même de dépression, néfastes au bien-être et à l’efficacité au travail.
La prévention des risques de la sédentarité au travail sur la santé des salariés devrait viser à interrompre régulièrement la posture assise (toutes les 30 mn si possible), mais aussi à limiter la durée totale du temps passé assis par jour (moins de 5 heures si possible), selon l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS).
Pour identifier et évaluer les risques liés aux postures sédentaires dans votre entreprise, observez la situation et renseignez-vous auprès des salariés et représentants du personnel, les mieux placés pour remonter des difficultés et suggérer des solutions.
Notez les salariés et postes à risque, les durées des postures sédentaires et les mesures de prévention envisagées dans le DUERP.
Vous pouvez engager différents types d’actions pour lutter contre la sédentarité au travail en aidant les salariés concernés à limiter leur temps passé assis, par exemple :
Il est important que les salariés puissent interrompre leur posture sédentaire pour des pauses « actives » : se lever, marcher, s’étirer 5 mn toutes les heures (ou 15 mn toutes les 2 heures).
Vous pouvez aussi faire en sorte que les salariés alternent des tâches sédentaires et d’autres leur permettant de bouger au travail : se lever, se déplacer.
Enfin, vous pouvez aménager des espaces de réunion ou de convivialité qui favorisent les déplacements au sein de l’entreprise et où les salariés auront le choix de rester debout (tables hautes).
Les bureaux à hauteur réglable « assis-debout » permettent aux salariés de se mettre régulièrement debout pour travailler. Ils pourraient diminuer le temps passé assis jusqu’à 3 heures 30 par jour, par rapport à un bureau classique : cette stratégie de lutte contre sédentarité au travail serait particulièrement efficace.
Si la tâche le permet, des aménagements dynamiques du poste de travail, comme des ergocycles ou des swissballs, augmentent la dépense d’énergie même en position assise.
Affichage, mailings, ateliers… Différents outils peuvent être utiles pour informer sur ces risques et inciter vos salariés à faire des pauses, à prendre les escaliers à la place de l’ascenseur ou à se déplacer vers les autres services au lieu de recourir au mail ou au téléphone, par exemple.
N’oubliez pas vos salariés en télétravail, particulièrement menacés par les risques de la sédentarité au travail. Si besoin, chassez les idées reçues : la position assise n’est pas forcément la meilleure pour la santé, même si elle semble plus confortable ! Le mieux, c’est de varier les postures tout au long de la journée de travail.
L’activité physique ne peut pas compenser tous les risques de la sédentarité sur la santé : il faudrait par exemple 1h30 d’activité physique chaque jour pour équilibrer les effets cardiovasculaires néfastes de 9 heures de travail en posture sédentaire !
Pour autant, permettre aux salariés de pratiquer une activité physique au bureau représente un excellent complément. De nombreuses solutions pour bouger au travail sont envisageables : mise à disposition d'un « espace forme » avec des équipements, d'un babyfoot ou d'une table de ping-pong, organisation de challenges et tournois sportifs d'entreprise ou de promenades à l’heure du déjeuner, incitation à l’usage des mobilités actives pour les trajets, etc.
Le CIAMT vous propose des ateliers de sensibilisation en visioconférence sur la sédentarité au travail : Quelles conséquences sur la santé des travailleurs ? Quelles solutions (organisationnelles, techniques, comportementales) pour bouger au travail ? Pour approfondir le sujet et obtenir des conseils d’experts, rejoignez-nous !
Envie d'approfondir le sujet ? Pour en savoir plus, consultez le rapport complet de l'INRS qui analyse en détail les impacts sur la santé et propose des solutions concrètes, ainsi que l’article de Santé Publique France (juillet 2023) qui démontre comment les bonnes pratiques en entreprise transforment durablement la santé des salariés.