Les maladies chroniques comme le cancer, le diabète ou les affections respiratoires ne mènent pas forcément à un arrêt maladie prolongé. Pour cela, les entreprises doivent adapter leurs pratiques pour soutenir les salariés atteints d'une maladie chronique au travail. Aménagement des horaires, suivi médical et gestion du stress sont essentiels pour leur bien-être au travail. Entreprises, à vos marques, prêtes, incluez !
Travailler avec une maladie chronique, ça veut dire quoi ?
Il n’est absolument pas obligatoire pour le salarié de mentionner sa maladie longue durée à son employeur. Toutefois, bien souvent, en parler libère le malade et facilite l’organisation de son emploi du temps.
Cependant, il est compréhensible d’avoir des réticences à se confier sur sa pathologie au regard des chiffres sortis par l’observatoire de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) dans son étude “concilier maladies chroniques et travail : un enjeu d’égalité”. Parmi les données préoccupantes, 13 % des salariés avec une maladie chronique ont été confrontés à une discrimination ou à du harcèlement en raison de leur état de santé (contre 3 % de la population active). Les risques de discrimination pour les personnes atteintes d’une maladie visible augmentent trois fois plus que pour les porteurs de maladies invisibles. 29 % d’entre elles ne bénéficient pas d’un aménagement de poste ou d’horaires de leur employeur.
L’agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail révèle que dès 2025, le taux de la population active atteinte d’une maladie chronique passera de 15 % à 25 %. Il y a urgence à agir pour les entreprises ! Ces dernières qui ont, par ailleurs, déjà des obligations à l’égard des personnes atteintes d’une affection longue durée.
Comment les entreprises peuvent-elles concilier maladie chronique et vie professionnelle ?
Selon le Ministère du travail, l’employeur est tenu d’adapter le poste de travail du salarié avec une maladie chronique. Pour cela, il doit prendre en compte les besoins d’aménagements ergonomiques, de matériel, d’horaires et d’environnement de travail. Bien souvent, d'une entreprise à l’autre, la réalité de la prise en charge change. En effet, une PME/TPE aura plus de difficulté à proposer toutes ces commodités qu’un grand groupe.
Une fois ces considérations prises en compte, il faut surveiller quotidiennement l’état de santé du collaborateur. Les capacités de travail ne sont pas linéaires en fonction des périodes de fatigue ou d’augmentation des symptômes. C’est au manager qu’incombe la tâche de répartir la charge de travail entre les membres de son équipe. Cela dans le but de soulager le travailleur malade et ne pas impacter la productivité de l’entreprise.
Souvent, les personnes avec une maladie chronique emmagasinent une gestion supplémentaire du stress dans leur parcours professionnel. Cela qui peut avoir une influence également sur son humeur et sa santé mentale.
La cohésion d’équipe est particulièrement décisive dans ces cas-là. En effet, pour éviter les situations de discriminations et de nourrir un sentiment d'injustice de la part des autres membres de l’équipe, lorsque le salarié en affection longue durée est absent. La bienveillance et la culture d’inclusion se tissent à chaque niveau de responsabilités. La politique de l’entreprise doit donc favoriser cet environnement de travail compréhensif.
Maladies chroniques au travail : plus que le devoir, le pouvoir des entreprises
Pour promouvoir l'inclusion au travail, vous pouvez, en tant qu'employeur, mettre en place des initiatives de sensibilisation. Cela va permettre d'encourager les salariés à déclarer s'ils travaillent avec une maladie chronique. Il est essentiel de les soutenir activement après qu'ils aient communiqué cette information. Mener une politique d’inclusion est primordiale pour le maintien dans l’emploi des personnes avec une maladie chronique. Le CIAMT vous accompagne dans le déploiement de mesures ! Notamment pour prévenir les risques professionnels et instaurer une stratégie durable de maintien en emploi au sein de votre entreprise !
Le temps de travail s’allongeant, l’entreprise va de plus en plus être confrontée aux aménagements et aux adaptations pour les salariés ayant contracté une maladie longue durée avec l’avancée de l’âge.
Par ailleurs, une gestion volontaire et expérimentée des personnes avec une maladie chronique ou en situation de handicap a un impact positif sur la performance globale de l’entreprise. Savoir intégrer un salarié avec un RQTH ( Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé) est également un enjeu d’exemplarité pour l’entreprise qui est de plus en plus regardée sur ses performances extra-financières dont l’inclusion et l’équité sont des valeurs maîtresses pour le bon déroulé de la vie professionnelle de tous les salariés.
