Premiers secours en entreprise : quel protocole mettre en place ?

En ce qui concerne les accidents du travail, le risque zéro n’existe pas. Il revient à l’entreprise d’organiser les soins d’urgence. Quel matériel de secours mettre à disposition en fonction de son activité ? Comment sensibiliser ses salariés ? À l’occasion de la journée mondiale des premiers secours (9 septembre), voici un guide sur les essentiels à savoir pour prendre en charge une victime le plus efficacement possible. 

Lorsqu’il s’agit de la santé et de la sécurité des salariés, la loi est volontairement vaste afin de couvrir tous les aspects que l’entreprise doit prendre en compte. Des risques professionnels routiers à la prévention des risques psycho-sociaux en passant par la gestion du risque chimique en entreprise...l’article L4121-1 du code du travail attend de l’employeur qu’il mette en place des mesures nécessaires pour assurer la sécurité, protéger la santé physique et mentale de ses salariés.

Cette obligation est renforcée par un certain nombre d’amendements et de lois du Code du travail.

Celles-ci imposent notamment :

  • l’équipement d'un matériel de premiers secours adapté à la nature des risques,
  • la formation aux gestes de premiers secours dans certains cas,
  • un suivi régulier  pour maintenir ces compétences.

Évaluer les risques pour mieux identifier les besoins de premiers secours en entreprise

Certains domaines d’activité présentent des risques plus élevés. Tel est le cas des entreprises du BTP, les entreprises du secteur industriel ou encore les entreprises agricoles. Notamment celles qui manipulent également des produits et des machines dangereuses. 


Les établissements recevant du public
comme les centres commerciaux, les écoles ou les entreprises de transports sont davantage rigoureux sur l’organisation des premiers secours.

Le risque est plus faible dans les entreprises du secteur tertiaire. Il n’empêche que tous les employeurs sont soumis aux mêmes règles concernant l’évaluation des risques professionnels. Celle-ci doit être consignée dans le document unique (DUERP). 

Dans un second temps, le CIAMT peut vous accompagner et vous conseiller pour rédiger et mettre à disposition de tous les salariés un document recensant les consignes d’intervention en cas d’urgence médicale ou accident du travail.

Enfin, ce protocole doit être affiché dans les locaux de l’entreprise, accompagné des numéros des secours d'urgence.  La taille de l’entreprise est à prendre en compte.  Plus l’entreprise est grande avec des risques élevés d’accident, plus le protocole doit être structuré et complet. 

Voici quelques spécificités : à partir de 200 salariés, les entreprises industrielles sont obligées d’avoir la présence d’un infirmier pendant les heures de travail et un local de premiers soins est indispensable à partir de 500 salariés. 

Le matériel de premiers secours : une priorité  pour agir rapidement 

Là encore, nous vous accompagnons. Pour fournir un matériel de premiers secours adapté aux risques professionnels liés à l’activité de l’entreprise. Dans tous les cas, la localisation de la trousse de secours doit être connue de tous les salariés et facilement accessible afin d’agir au plus vite. 

Son contenu basique se compose notamment :

  • de compresses stériles,
  • d’antiseptique cutané,
  • de pansements,
  • de ciseaux à bouts ronds,
  • de sérum physiologique,
  • d’une pince à écharde,
  • de gants à usage unique,
  • de bandes extensibles et d’une couverture de survie.

Le matériel manquant est remplacé après usage. La vérification de l'ensemble de la trousse doit être faite régulièrement (un salarié peut être désigné pour cet inventaire). 

Former les salariés aux premiers secours en entreprise pour améliorer leur sécurité 

Concernant la formation, elle est obligatoire pour au moins un salarié dans les entreprises exerçant des travaux dangereux ou sur des chantiers qui emploie plus de 20 travailleurs pendant plus de 15 jours. Comme pour les consignes d’intervention et le matériel de premiers secours, la formation doit être adaptée aux risques spécifiques du secteur d’activité de l’entreprise et conforme aux nouvelles recommandations en matière de sécurité. 

Dans les autres cas, bien que recommandée, la formation n’est pas obligatoire. Cependant, l’organisation d’ateliers d’initiations pour s’assurer que les gestes de premiers secours soient bien maîtrisés par les salariés présente bien des avantages pour l’entreprise. Non seulement, les salariés sont plus aptes à pratiquer efficacement et rapidement les gestes de premiers secours. Ils deviennent eux-mêmes plus conscients des risques et peuvent anticiper des dangers potentiels. 

Dans les autres cas, bien que recommandée, la formation n’est pas obligatoire. Cependant, l’organisation d’ateliers d’initiation pour s’assurer que les gestes de premiers secours soient bien maîtrisés par les salariés présente bien des avantages pour l’entreprise.  Une initiation à l’utilisation des défibrillateurs automatiques externes (DAE) est également fortement recommandée ! Celle-ci permet aux salariés de reconnaître les signes d’un arrêt cardiaque et d’intervenir efficacement en utilisant le DAE, désormais présent dans de nombreux espaces publics et privés. Un geste qui peut faire toute la différence en cas d’urgence cardiaque dans l'entreprise.

En sensibilisant mieux les salariés aux mesures de prévention, les accidents du travail peuvent être réduits, voire même évités.

Par ailleurs,  la culture de l’organisation en matière de sécurité et de protection se trouve renforcée. Lorsque la formation n’est pas obligatoire, l’engagement de l’entreprise à prendre des initiatives dans ce sens démontre sa volonté de contribuer à un environnement de travail plus sain et plus sûr pour ses salariés.