Risque routier professionnel : tout ce que vous devez savoir !

Le risque routier  professionnel concerne près de 28 millions de travailleurs en France et représente la première cause de mortalité au travail. Il est donc essentiel de renforcer les mesures de prévention pour garantir la sécurité de chacun. Comment l’entreprise peut-elle s’emparer de la prévention et de la sensibilisation au risque routier ? Quelles mesures mettre en place pour réduire les accidents sur la route du travail ?

Risque routier : une bonne prévention pour une meilleure sensibilisation

Définition, chiffres et priorité pour le risque routier professionnel

L’impact des accidents routiers a des répercussions sur la vie des travailleurs et l’organisation des entreprises. En effet, en 2022, 485 personnes ont perdu la vie dans ce contexte. Saviez-vous que 37 % des accidents corporels de la route impliquent des déplacements liés au travail, représentant en moyenne 1,3 décès par jour ?

Preuve que la sensibilisation au risque routier professionnel doit se faire dès l’embauche !  En effet, un décès sur dix concerne un travailleur embauché depuis moins d’un mois et 39 % des salariés décédés sur un trajet domicile-travail ont moins d’un an d’ancienneté.
Le risque routier professionnel est particulièrement bien documenté en raison de son caractère prioritaire dans le quatrième Plan Santé au travail 2021 - 2025.

Cadre juridique : les responsabilités de l’employeur

En tant qu'employeur, il est crucial que vous assumiez votre responsabilité en prenant des mesures de prévention contre le risque routier. Le cadre juridique impose de veiller à la sécurité de vos salariés, non seulement au sein de l'entreprise, mais aussi lors de leurs déplacements professionnels (article L.4121-1 du Code du Travail).

Avant de mettre en place des mesures préventives, vous devez obligatoirement évaluer les risques. Les résultats de cette évaluation doivent être consignés dans le document unique d'évaluation des risques professionnels (DUERP), où figurent également les éléments liés aux risques psychosociaux. Ne pas respecter cette obligation de sécurité peut engager votre responsabilité pénale ! 

Pour mieux résorber le risque, encore faut-il connaître les principaux facteurs de risque routier professionnel et les origines de ces accidents sur la route du travail.

 Les causes des accidents routiers professionnels

Il s’avère qu’il y a une hausse des comportements à risque au volant. Comme le révèle le dernier communiqué de presse de MMA qui fait le bilan de dix années d’étude sur le risque routier professionnel, l’usage du téléphone au volant et la vitesse excessive constituent une grande partie des comportements dangereux. 

En 2024, 80 % des actifs déclarent recevoir des appels au volant lorsqu’ils travaillent. 74 % en passent (+ 14 points depuis 2015). Pareil pour la lecture et l’envoi de SMS : 57 % en lisent (+ 4 points). 48 % répondent ou en envoient (+ 6 points). 

Au sujet de la vitesse, les chiffres ne sont pas très encourageants non plus ! Sept actifs sur dix disent rouler au-dessus des limitations lors de leurs trajets domicile travail. La somnolence, l'absence de pauses et la consommation excessive d'alcool augmentent le risque routier.
Par ailleurs, cette étude met en exergue le paradoxe du risque routier chez les travailleurs. Seulement 28 % des actifs savent que le risque routier professionnel est la première cause de mortalité au travail. Un chiffre en recul de 7 points. Depuis 2015, alors qu’ils sont nombreux à attendre un engagement concret de la part de leurs employeurs sur la mise en place d’actions de prévention et de mesures de sensibilisation.

Prévention des risques routiers en entreprise : quels leviers de sensibilisation ?

Les accidents sur la route du travail peuvent concerner deux types de risques, le risque mission et le risque trajet. Le risque mission concerne les déplacements nécessaires pour votre travail. Le risque trajet concerne les trajets entre votre domicile et votre lieu de travail.

Dans les deux cas, des mesures de prévention et de sensibilisation s'appliquent pour réduire le risque routier global. Ces mesures visent également à faire respecter les règles de la sécurité routière, même en dehors du cadre de l'entreprise.

Toutes les professions ne sont pas égales face au risque routier, certaines sont particulièrement exposées au risque routier. Si vous travaillez comme chauffeur-livreur, conducteur routier, ou coursier, ou encore dans des métiers tels que commerciaux, artisans ou salariés du BTP, vous passez une grande partie de votre temps sur la route. Vous êtes donc plus impactés.

Les conséquences ne sont pas anodines pour le collaborateur comme pour l’employeur : déclaration d’accident, frais médicaux, arrêt de travail… Ces aléas déstabilisent le quotidien des salariés et la vie de l’entreprise. 

Mettez en place des campagnes de prévention ! L’employeur est aussi attendu sur sa capacité à proposer des actions concrètes et mesurables. Réduire l’exposition au risque passe par notamment par limiter les déplacements au privilège des solutions d’audio ou de visioconférences. Favoriser les transports en commun quand c’est possible. Cela passe aussi par le choix des véhicules adaptés avec des dispositifs de sécurité modernes (airbags, ABS). Assurer un entretien régulier des véhicules...toutes ces bonnes pratiques convergent vers la lutte contre le risque routier professionnel. 

Comme toujours, la formation et la sensibilisation dans l’entreprise est l’une des clés de voûte pour gommer les mauvaises habitudes ! Dispenser des formations, établir une charte de bonnes pratiques et organiser une journée de prévention sont des solutions pérennes. Ces mesures contribuent toutes à améliorer la sécurité routière.
Le CIAMT encourage ces initiatives et peut accompagner leur mise en application.